Côte d'Ivoire/Tradition: Les Komians, incontournables prêtresses Akan

  • Par Morelle Oura
  • 05 Avr. 2020
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Ces gardiennes de la culture Akan sont essentiellement localisées dans l’est de la Côte d’Ivoire, et aussi au Ghana dans le célèbre royaume Ashanti.


En langue Akan, et plus particulièrement en Agni ou en Baoulé, ce vocable se prononce de deux manières : Kômian (K?mian) ou Kômien (K?mi?n). Il revêt un double sens. Kômian pourrait se décomposer de la façon suivante : « » (Va) et « mian » (Quand tu te retrouves dans les problèmes). Et donc: « Va le consulter quand tu te retrouves dans des problèmes ». Quant à Kômien, on peut y lire : « » (Va) et « mien » (Seigneur, Dieu). D’où « Va vers Dieu »: « Kô mien i wun lô ». (Dr Yapi Michel)

Composées essentiellement de femmes et de fillettes, ces prêtresses sont dotées de grands pouvoirs mystiques. Capables de venir à bout de plusieurs maladies graves garce à leurs connaissances des plantes médicinales, elles sont aussi en première ligne lors des intronisations de rois et chefs. Elles sont considérées comme des Medium entre les mondes physique et métaphysique.

Comme dans beaucoup d’autres sociétés traditionnelles africaines, les komians sont des actrices incontournables de la vie sociale. Leurs pouvoirs de prévention et de guérison est mis au service de la collectivité entière dans le cadre de pratiques publiques plus ou moins fréquentes, mais obligatoires à l’approche de la fête de l’igname. Les komian signalent alors les éventuels malheurs qui planent sur le village, les épidémies qui approchent ou les mauvais sorts jetés par des ennemis. Leur danse de possession ahô ou ahoé est exécutée pour conjurer le mauvais sort, les maladies, mais aussi pour faire tomber ou arrêter la pluie selon les besoins du moment. Elles sont chargées de veiller à la sécurité métaphysique de la communauté.

La légende raconte qu’il s’agissait d’une femme qui avait décidé un jour d’aller à la recherche d’escargots et de fruits. Elle est portée disparue et lorsqu’elle revint au village après une longue période, elle tenait en main un attirail d’objets divers. Elle se mit à chanter et à danser. Ainsi devient-elle la première komian.

En tant qu’éclaireuse de la communauté, elle participe à la stabilité de la région. Elle est généralement vêtue de percal blanc, d’amulettes, avec le corps enduit de Kaolin et les pieds nus. Éclaireuse, sage-femme, prêtresse, guérisseuse, la komian a longtemps été respectée, admirée pour ses connaissances et son rôle de médium dans la société Akan.

Toutefois, les komians se voient aujourd’hui écartées par les religions révélées et la société moderne.

 

Source : https://attoungblan.net/du-komian-ou-komien-en-pays-akan/ https://www.facebook.com/780228985359457/posts/916938951688459/

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