Musique/interview: Lionel Kizaba, le père de l'Afro House congolaise.

  • Par Saidi Mamadou Ouedraogo
  • 14 Juil. 2019
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KIZABA, ambassadeur de la musique électronique Afro House Congolaise. Auteur-compositeur-interprète, multi instrumentiste, il propose un Congo riche musicalement.


Sur scène, il manie la voix, la batterie et les percussions en mélangeant de la musique électronique et des sons traditionnels du Congo créant un monde Afro-Futuriste. Vainqueur du prix la Diversité artistique de Montréal (Canada) dans le cadre de la Vitrine des musiques locales métissées en 2014. Invité à la 6 ème édition du festival Afropolitan Nomade à Abidjan, Kizaba a accordé une interview à l’équipe de djasso.com.

Djasso : Bonjour Kizaba!

Kizaba : Bonjour !

Djasso : Présentez-vous !

Kizaba : Mon nom est  Lionel Kizaba, je suis artiste musicien congolais et je développe un concept de musique électro, que j'ai nommé Afro house congolaise. Je compose une nouvelle musique pour la population congolaise, pour l’Afrique, l’Europe, l’Amérique et l’Asie.

Djasso : Racontez-nous un peu votre parcours de Kinshasa à Montréal! 

Kizaba : Très tôt, j’ai commencé par jouer de la batterie dès l’âge de cinq (5) ans. Je suis né d’une famille d’artistes, mon oncle était professeur de musique jazz à Washington. Dès son retour au Congo, il a vu mon talent, il m’a pris, m’a formé à la musique jazz. Après j’ai appris la musique traditionnelle de mon pays. J’ai joué avec des artistes célèbres au Congo, tels que Ferre Gola, Kabosé, Washiba, Djafose, etc. J’ai accompagné pas mal de monde. J’ai quitté le pays pour le Canada où je continue ma carrière musicale. J’ai travaillé, et je travaille encore quelquefois avec des artistes connus au Canada, tels que Sébastien Lacombe, Manu Militari, Mario Saint-Amand, Mehdi Napti.  j’ai aussi travaillé en collaboration avec « Afrotronix». Je suis arrivé et j’ai installé le projet « KIZABA », ça marche bien et j’espère le développer aussi en Afrique.

Djasso : Expliquez-nous  le concept.

Kizaba : C’est un concept futuriste, c’est l’Afrique de demain que j’essaie  de projeter, à travers cette musique. Parce que la musique congolaise qu'on connaît c'est généralement la Rumba, qui combine souvent  l’afrobeat et moi j’amène un nouveau concept qui est l’afro house, une musique électronique. A laquelle  j’ajoute ma tradition congolaise.  C’est le mélange de ces trois mouvements qui me donne ce côté plus futuriste. En tant qu'ambassadeur de cette musique, je profite pour afficher les autres artistes qui veulent suivre ce chemin. 

Djasso : D’où vous est venue l’inspiration pour ce concept ?

Kizaba : C’est après avoir écouté des artistes comme Daft Punk, David Guetta, Karis Harris, Avicii. J’ai pour habitude d'écouter beaucoup d’électro-pop à la radio et je me suis dit : « mais pourquoi ne pas créer un concept avec de l’électro et une mise en scène plus futuriste ? ». Ce soir, vous allez voir, j’ai un costume de scène qui diffère de tous les autres artistes de la programmation. C’est le mix de ces artistes qui m’a inspiré ce concept que j’appelle afro house congolaise. En un mot c’est à partir du côté house électro et des influences de la rumba de mon pays que je l’ai développé.

Djasso : Quel message souhaitez-vous faire passer à travers votre concept ?

Kizaba : Le message que je souhaite transmettre à travers mon concept c’est la restitution des réalités quotidienne de la vie, c’est aussi une représentation de mon côté fragile, la douleur de voir mes conpatriotes du Congo mourir de faim. Il y a toujours dans ma musique des textes  qui appellent au changement. Dans mon album Nzela (chemin en lingala) j’ai un titre  Congo vivant  où je chante l'espoir, et explique que malgré tous les problèmes que vit notre pays nous restons toujours debout, toujours vivant. Nous avons aussi le titre Bolimbissi  où je chante le pardon. Ce sont, ces genres de messages que je transmettent à travers ma musique. Je touche aussi des thèmes comme  l’espoir, le pardon, la liberté, l’amour.

Djasso : Là, vous participez à la 6è édition du festival afropolitan Nomade, quels sont vos sentiments ?

Kizaba : Je suis très heureux d'être à cette 6 éme édition de Afro Politan Nomade. C’est une occasion pour moi de faire découvrir ma musique. Je pense que les gens ne connaissent pas beaucoup ce genre de musique par  ici. J’ai hâte de présenter mon concept futuriste au public ivoirien et de voir leurs réactions lors de ma prestation. Je suis vraiment content de faire partir de la programmation ici en Côte d'Ivoire. 

Djasso : Que pensez-vous du concept afropolitan Nomade ?

Kizaba : j’aime beaucoup ce concept d'Afropolitan Nomade. je suis  moi même dans une démarche futuriste et je suis vraiment fier de cette initiative, fier de Vanessa qui a créé le concept. Un concept qui se déplace, qui fait voyager les artistes et leurs œuvres. Ce qui est pour moi c’est une grande chose, ce qui me rend vraiment fier d’y participer. 

Djasso : Vous organisez des projets qui fédèrent la communauté Afro au Canada, pourquoi avez-vous besoin de le faire ?

Kizaba : J’ai senti le besoin de le faire parce que quand je joue, il y a beaucoup de personnes au Canada qui adorent ce que je fais. Donc je profite de cela pour réunir les communautés africaines qui sont dispersées et isolées entre elles. Avec ce concept j’espère pouvoir fédérer toutes les communautés, qu’elles soient  africaine, européenne, américaine ou asiatique.

Djasso : Votre mot de fin ?

Kizaba : Je dirais merci aux organisateurs du Festival Afropolitan Nomade pour l'invitation . Dès le mois d’août, je me rends au Congo pour travailler sur mon nouvel album, dans lequel je vais intégrer des instruments traditionnels congolais faits à la main. Pour donner un real mix des instruments typiquement traditionnels combinés à l'électro. C’est toujours mon but, de garder le côté traditionnel et populaire de la musique congolaise. j'invite tout le monde à suivre mon projet sur Facebook, Instagram, Spotify, Tweeter, Youtube et sur toutes les autres plateformes. Merci! 

Lire aussi: Kizaba, la valeur sûre de l’afro-house congolaise!

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