RDC : SONY LABOU TANSI, UN ECRIVAIN INCLASSABLE

  • Par Balla Tomakoté
  • 19 Nov. 2020
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La RDC est un pays riche, de par ses potentialités naturelles mais également de par l’ingéniosité de ses enfants. Nous vous présentons, en illustration, l’écrivain iconoclaste SONY LABOU TANSI dont la plume « libre et abrupte » demeure un modèle.


La vie de l’homme

Né à Kimwenza (Kinshasa) le 5 juillet 1947, Sony Labou Tansi, de son nom Marcel Tsony, est décédé le 14 juin 1995 à Brazzaville, sur l’autre rive du fleuve. Il appartenait pour ainsi dire aux deux Congo, puisqu’il est né d’un père issu de RDC et d’une mère originaire du Congo Brazzaville.

Professeur d’anglais de formation, il est devenu romancier, dramaturge et même poète par passion. Ce qui lui a porté bonheur puisqu’il est honoré en 1983 du Grand Prix Littéraire d’Afrique Noire, avec son roman « L’Anté-peuple ». Il obtiendra ensuite d’autres distinctions au cours de sa carrière littéraire dont le Premier Prix de la SADC, le Prix de la Fondation Ibsen, le Prix Renaudot de l’essai, ainsi que le célèbre Prix du Concours Théâtral Interafricain de RFI et la Palme de la Francophonie.

Pour des divergences politiques avec Pascal Lissouba, il sera privé de son salaire durant des mois alors que l’écrivain souffre du mal du siècle : le SIDA. Ce qui précipitera sa mort à 48 ans.

Œuvres de Sony

La liste des ouvrages de Sony Labou Tansi est très longue et riche :

-Au titre des romans

*La Vie et demie

*L’Etat honteux

*Lèse-majesté

*L’Anté-peuple

*Les yeux du volcan

*Le Coup de vieux

*Le Commencement des douleurs

*L’Autre monde

-Au niveau du théâtre

*La Parenthèse de sang, suivi de Je soussigné cardiaque

*Moi, veuve de l’Empire

*Antoine m’a vendu son destin

*La Rue des mouches

*Qu’ils le disent, qu’elles le beuglent

*Une vie en arbres et en chars

-En poésie

*Poèmes et vents lisses

*Poèmes

Sony Labou Tansi a laissé à la postérité d’innombrables écrits dont certains n’ont été édités qu’après sa disparition. De même, sa notoriété s’est établie et surtout élargie après sa mort. Aussi, un prix littéraire porte-t-il son nom depuis 2003 : « le Prix Sony Labou Tansi du théâtre francophone ». La postérité reconnait en effet en sa plume la marque d’un esprit hors-pairs, celui des grands écrivains.

 

L’écriture, un exutoire

Autant il est prolixe, autant Sony Labou Tansi est ingénieux à en juger par les titres si originaux donnés à ses ouvrages. L’on sent à travers chacun des intitulés le sentiment profond qui anime l’auteur. En réalité, Sony Labou Tansi éprouve de la nausée née d’un constat : celui de la « mocheté » de la vie. Ceci est le point de départ de tout son projet d’écriture ; écrire en vue de faire étalage de la perversion du lien social, dénoncer l’état du monde, mettre en lumière la dégradation des relations humaines. Plus que les autres, l’écrivain y est sensible. Aussi, l’écriture constitue-t-elle pour lui une forme de riposte, voire de révolte contre cet amer constat de la mocheté de la vie.

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